Faut-il faire du sexe avant une compétition sportive ?

Faut-il faire du sexe avant une compétition sportive ?

Dans l’inconscient collectif, un bon rapport sexuel avant une compétition sportive peut altérer les performances physiques et mentales. Pour d’autres, il serait un boosteur ! Où se situe la vérité ? Chez Goliate, on s’est posé la question.

Dans la Grèce Antique, on proscrivait toute relation sexuelle avant le sport ; on imaginait que celui-ci nuisait aux performances. C’était mauvais pour le corps et l’esprit ! Mais aujourd'hui ? C’est toujours la même histoire. Nous avons tous entendu que le coach de l'équipe britannique de football avait interdit à ses joueurs de s'envoyer en l'air lors de la Coupe du monde 98… L’abstinence serait donc une clé de la victoire, le meilleur moyen de décrocher des médailles ? Pas si sûr : on rappelle que l’Angleterre a été éliminée en huitième de finale ! Toujours est-il que la croyance persiste : même Mohamed Ali, célèbre boxeur, s'offrirait l'abstinence avant un match important pour augmenter sa compétitivité. Vraiment ? Pourquoi ? Que redoute-t-on ?

Garder son énergie vitale (et sa testostérone)…

Dans l'imaginaire, le sexe épuise. Il grignote nos ressources et notre énergie vitale, qui n’est autre que notre libido, cet élan de vie que l’on peut mettre dans l’activité de notre choix ! Et puis, le sexe est tellement bon qu'il est susceptible de nous faire quitter le monde réel au point d’altérer notre concentration. Or, sans concentration, que devenons-nous sur un ring, une piste de course, une scène ? Imaginons un rapport sexuel intense la veille d'une rencontre sportive majeure : en nous abandonnant sous les draps, en offrant tout notre souffle et notre vigueur avec plaisir, on se vide ! Le lendemain, c’est la cata : muscles fatigués, tête rêveuse ou brumeuse… Voilà d’où naît la croyance ! En d’autres mots, il faut choisir où donner de sa fougue, la fougue ne peut pas être partout, sur le terrain et dans le lit.

Autre « problème » : le taux de testostérone. A trop le consommer pendant l’amour, voilà que le taux baisserait et ne serait plus assez costaud pour accompagner les athlètes dans leurs épreuves sportives. Car voilà, grâce à l’hormone de la testostérone, les hommes seraient plus agressifs, plus forts, et leur capacité de performance péterait tous les scores. Pour un athlète, la testostérone serait donc un atout majeur, une sorte de carburant naturel qui alimente ses performances. Si un rapport sexuel entraîne une baisse de ce taux, on imagine facilement les conséquences : puissance amoindrie, détermination mollassonne... D'où la peur de certains sportifs de voir leur énergie s'évaporer après une nuit de sexualité.

Des études qui nous laissent libres !

Alors, mythe ou pas ? Existe-t-il des études pour confirmer ou infirmer cela ? Dans un article mis en ligne l’année dernière à ce sujet, le magazine l'Equipe partage les résultats d’une première étude menée dans les années 90 aux Etats-Unis grâce à la curiosité d’une étudiante de l'Université de Southern Mississippi. La conclusion : sur les 11 hommes observés âgés en moyenne de 26 ans, aucune différence n'a pu être constatée entre ceux qui ont fait l'amour et ceux qui n'ont pas fait l'amour avant de courir sur un tapis.

Une autre étude, cette fois plus récente (2016) et publiée dans le Science Daily, s'est penchée quant à elle sur toutes les études à ce propos… cherchant à déceler la vérité. Il ressort de cette analyse que l'abstinence et les performances n'ont pas grand-chose à voir… Selon les chercheurs, à moins de faire du sexe deux heures avant une compétition décisive, aucune raison de se planter. Plus exactement, on peut lire que « aucune importance particulière n’a été accordée aux effets psychologiques ou physiques de l’activité sexuelle sur les performances sportives, ou sur les différents types de sports. » De quoi démystifier l'idée que le sexe nuit aux résultats sportifs (mais ne pas oublier de se faire plaisir 120 minutes avant d’enfiler son short…).

Et pour les femmes ?

En effet, les performances sexuelles VS les performances sportives sont bien moins considérées chez les femmes… L’enquête du Science Daily prend d’ailleurs le temps de le souligner :  les hommes sont bien plus souvent étudiés que les femmes.

Pour autant, du sexe qui fatigue, c’est du sexe qui fatigue ! De la même façon, un rapport sexuel qui booste est un rapport sexuel qui booste… Mais les hormones, dans tout ça ? Elles peuvent orienter l’impact des rapports sexuels sur l’effort ! Pour répondre à la question, faudrait plutôt regarder du côté de la santé menstruelle. En début de cycle, avec les menstruations, les femmes pourraient être plus fatiguées. Au milieu de cycle, période d’ovulation, c’est différent : généralement, les femmes ont plus d’énergie, le moment est idéal pour faire du sport.

Et si c’était une bonne idée, le sexe avant la compétition ?

Parmi toutes les études existantes à ce sujet, certaines nous enverraient un autre son de cloche… Tendez l’oreille, enfin ouvrez les yeux : le sexe pourrait favoriser la relaxation et améliorer le sommeil (gros dodo post-coït), si bien que les athlètes seraient en forme ! Aussi, les hormones que nous produisons pendant l’amour auraient leur rôle à jouer dans l’activité physique : anti-stress, joie… On se sentirait bien, dans le corps et dans la tête ! N’est-ce pas la preuve, finalement, qu’il est impossible de statuer et qu’il s’agit avant tout de décisions personnelles, d’élans ou de freins intimes ?

Si on va plus loin, on peut aussi noter qu’une vie sexuelle épanouie (et non pas seulement un rapport one shot la veille d’une compétition) participerait à améliorer la confiance en soi. Si on se sent bien dans sa peau, heureux dans ses relations et à l’aise avec son corps, on décroche plus facilement des rideaux et des médailles !

Alors, on fait quoi ?

On fait bien ce que l’on veut ! De là, chaque sportif verra midi à sa porte : envie de sexe ou non ? Ce rapport sexuel peut-il me faire du bien, m’apporter des forces ? Au contraire, va-t-t-il m’épuiser ? Suis-je plutôt pour nourrir mes performances sexuelles ou sportives, aujourd’hui ? Où ai-je besoin de placer ma libido, cette énergie vitale qui vibre en moi ? On se pose les bonnes questions ! On interroge aussi ses croyances : en effet, si on croit dur comme fer que les rapports sexuels avant un effort sportif ont un impact négatif sur nos performances, alors on s’abstient, peu importe que ce soit vrai ou pas. Car c’est aussi ce que l’on a dans la tête qui peut changer la donne…

La seule chose à faire, c’est bien de s’écouter, sachant que tout dépend également de la pratique sportive qui nous attend. Une petite course le dimanche, ce ne sont pas les Jeux Olympiques… A vous de voir !  

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